L'insouciance d'une epoque
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Arlene Gottfried, Kissing on the highway, Queens, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Botticelli Girl, Fire Island, New York, 1977
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Arlene Gottfried, Black Man Wearing White Nose in Times Square, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Backstage, Xenon, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Baby Paper Bag Hat, Staten Island, New York, 1974
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Arlene Gottfried, Argument on Riis Beach, New York, 1985
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Arlene Gottfried, Angel and Woman on Broadwalk in Brighton Beach, New York, 1976
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Arlene Gottfried, A Bar on Fire Island, New York, 1977
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Arlene Gottfried, Woman with Dogs in Central Park, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Woman Wearing Sneakers, Coney Island, 1976
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Arlene Gottfried, Woman Vampire in Halloween Parade, West Village, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Woman under a Leaf, Tompkins Square Park, New York, 1983
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Arlene Gottfried, Wolverine Camper, 1979
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Arlene Gottfried, Whelan's Drug Store, 1976
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Arlene Gottfried, Vivian, Riis Beach, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Trapeze Artists, GG's Barnum Room, Times Square, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Tim Fine, His Mother, and her poodle, New York, 1976
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Arlene Gottfried, Sid's Basketball Game, Coney Island, New York, 1976
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Arlene Gottfried, Roseland Ballroom, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Rikers Island Olympics, New York, 1987
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Arlene Gottfried, Riis Nude Bay, Queens, New York, 1980
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Arlene Gottfried, No Wheels, El Barrio, 1978
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Arlene Gottfried, Mommie Drinking Coffee on Apartment Balcony, New York, 1984
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Arlene Gottfried, Mommie Kissing Bubbie, Delancey St., 1979
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Arlene Gottfried, Men's Room at Disco, 1978
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Arlene Gottfried, Machine Gun, Coney Island, New York, 1976
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Arlene Gottfried, Llyod Steir and Dogs at the Big Apple Circus, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Kissing on the Highway, Queens, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Isabel Croft Jumping Rope, Brooklyn. NY., 1972
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Arlene Gottfried, Houndstooth Blanket on Coney Island Beach, New York, 1976
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Arlene Gottfried, Guy with Radio, Eath 7th Street, New York, 1977
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Arlene Gottfried, Giant Dildo, Les Mouches Party, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Family on Riis Beach, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Elaine Stellar, New York, 1980
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Arlene Gottfried, Danger, Woman, Monkey, and Banana at Le Clique, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Brothers with Their Vines, Coney Island, New York, 1976
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Arlene Gottfried, Brazilian Carnival, Waldorf-Astoria, New York, 1979
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Arlene Gottfried, Hassid and Bodybuilder, 1980
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Le monde de Sabine Weiss
Télérama Sortir -
"Arlene Gottfried" L'insouciance d'une époque
France Fine Art This link opens in a new tab.
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Arlene Gottfried, l'insouciance d'une époque
Sophie De Sentis, Figaroscope This link opens in a new tab. -
Mon coup de coeur pour la liberté et l'humour d'Arlene Gottfried
Evelyne Eveno, Biba, 25 Février 2016 This link opens in a new tab.
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Arlene Gottfried - Les douches, la galerie
Léa Chauvel-Lévy, Slash Paris, 11 Février 2016 This link opens in a new tab. -
Arlene Gottfried, le charme irremplaçable du New York des seventies
???Joséphine Bindé, Télérama Sortir, 7 Février 2016 This link opens in a new tab.
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Arlene Gottfried - L'insouciance d'une époque
Bénédicte Philippe, Télérama Sortir, 27 Janvier 2016 This link opens in a new tab. -
Arlene Gottfried, l'insouciance d'une époque
Nathalie Mogado, Galeriemoi, 26 Janvier 2016 This link opens in a new tab.
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Les new-yorkais décomplexés d'Arlene Gottfried
open minded, 26 Janvier 2016 This link opens in a new tab. -
New York en toute excentricité
The Big Paris, 25 Janvier 2016 This link opens in a new tab.
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Arlene Gottfried, une âme de nouvelliste
Brigitte Ollier, Bests regards, 22 Janvier 2016 This link opens in a new tab. -
Les expositions que vous n'allez pas rater en 2016
Lovely Rita, La fiancée de Paris, 21 Janvier 2016 This link opens in a new tab.
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Arlene Gottfried, phénomène photographique
Magali Jauffret, Humanité, 19 Janvier 2016 This link opens in a new tab. -
New York: les instntannés seventies d'Arlene Gottfried
L'Obs culture, 16 Janvier 2016 This link opens in a new tab.
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Arlene Gottfried, l'insouciance d'une époque
Clotilde Gaillard, Time out, 15 Janvier 2016 This link opens in a new tab. -
Arlene Gottfried, Brooklyn pour la vie
Clémentine Mercier, Libération, 12 Janvier 2016 This link opens in a new tab.
Arlene Gottfried, dont le travail est encore mal connu en France, est avant tout new-yorkaise. Toute son œuvre s’inscrit dans ce monde urbain très spécifique, qui a constamment nourri sa soif d’observation depuis l’enfance.
L’exposition organisée aux Douches présente - pour la première fois à Paris – une sélection de photographies de jeunesse, prises dans les années 70 et 80, lorsqu’elle sillonnait sans cesse Brooklyn à la recherche de lieux vivants, de tronches étonnantes, de scènes de rue insolites.
C’est une spontanéité détachée d’ambition qui dessine son parcours. Refusant de faire des études, elle a préféré prendre un emploi de bureau pendant la journée et apprendre la photographie en cours du soir. Car cette discipline allait lui permettre de passer son temps dehors, de s’immerger sans retenue dans le flot de ses contemporains.
Hors de la ville, elle capte des scènes fortes dans le grand rassemblement de Woodstock, où elle se rend, en août 1969, comme des dizaines de milliers de jeunes de sa génération, armée d’un nouvel appareil photo que son père lui a offert. Par la suite, elle multiplie les portraits à la plage et dans les clubs. Devenue photo-reporter professionnelle, elle a continué, au cours des quarante-cinq dernières années, à se régaler des scènes pittoresques de la vie new-yorkaise, à laquelle elle a consacré plusieurs livres. « Ça m’a pris une vie pour considérer mon travail comme une œuvre », observe-t-elle sobrement.
« Sometimes Overwhelming » documente le New York d’avant, quand le souffle de la disco et les prémisses du R n’ B faisait vibrer les murs du Xenon et que la communauté homosexuelle y dansait avec une théâtralité provocante qu’elle aimait prendre en photo - fourrures et maquillage dégoulinants, corps aguicheurs, costumes de plumes et de panthère, godes petits et grands, voire géants, rien n’était inapproprié si ce n’est le manque d’audace. La même insouciance régnait dans les rues, de Brooklyn à Soho en passant par Central Park et le Lower East Side.
Les extravagances de Riis Beach où les femmes montrent et cachent leurs seins à tour de rôle, les débuts du Big Apple Circus - où elle retourne chaque année, même s’il a perdu sa simplicité des premiers temps -, les clubs de Mid-Town (avant que la 42e rue ne devienne la cacophonie visuelle et commerciale d’aujourd’hui), toutes ces images sont aujourd’hui pour Arlene comme « un vers dans un couplet de chanson ». New York, qui était alors une ville au bord de la faillite, avait beau être dure, secouée par l’insécurité, défigurée par les immeubles effondrés, « c’était une époque étrangement plus facile, dit-elle, moins troublée, et surtout moins terne ».
Certaines de ces photographies précoces sont déjà iconiques, comme celle intitulée « Angel avec une femme à Brighton Beach », de 1976. Comme dans beaucoup des images d’Arlene Gottfried, du contraste assumé se dégage une harmonie ludique. Face a la quasi-nudité d’Angel, dont les bras fermement croisés font ressortir les muscles, la sexagénaire affiche une décontraction évidente, laissant poser son bras fleuri sur le dossier du banc. Ses lunettes sombres laissent deviner des yeux aussi perçants que ceux, noirs et fixés sur l’objectif, d’Angel. Leurs cheveux dessinent au-dessus de leur front une épaisse masse bouclée, crépue par l’air iodé. Ils sont poivre et sel à eux deux, antonymes improvisés comme le culturiste et l’orthodoxe d’une autre image, ou les baskets aux pieds d’une grand-mère. Leurs points communs inopinés sont autant de détails qui montrent qu’Arlene Gottfried ne juge pas ; elle se contente d’observer et de jouer avec des coïncidences visuelles.
Plus qu’un hommage nostalgique à une époque et à une ville si souvent fantasmée, cet ensemble d’images a des airs de cinéma. Un film dont les acteurs auraient été triés sur le carreau pour leur attitude inébranlable ou leur excentricité loufoque…
Laurence Cornet