Hervé Guibert, L'image de soi
À l’occasion du trentième anniversaire de la mort d’Hervé Guibert, Les Douches la Galerie lui consacre une nouvelle exposition personnelle du 5 novembre 2021 au 5 février 2022. À travers une sélection d’autoportraits, cette exposition explore son monde intérieur et interroge l’autofiction en photographie.
Pour permettre d'accueillir une exposition hommage à Sabine Weiss dans nos espaces à compter du 27 janvier 2022, l'expositon Hervé Guibert, L'image de soi est prolongée sous un format réduit jusqu'au 12 février.
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Hervé Guibert
Frédérique Chapuis, Télérama Sortir, 26 Janvier 2022 This link opens in a new tab. -
Hervé Guibert, l’écrivain qui écrivait sur la photographie
Laure Etienne, Blind, 18 Janvier 2022 -
30 ans de la mort d'Hervé Guibert : ses autoportraits exposés à Paris
Agathe Moreaux, Têtu, 8 Novembre 2021
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Hervé Guibert, La mort propagande
Documentaire de David Teboul 1 décembre 2021Trente ans après la mort d'Hervé Guibert, en décembre 1991, David Teboul lui rend hommage dans un documentaire composé de photographies et planches contacts, souvent...En savoir plus -
Rencontres photographiques du 10e
Paris 4 novembre - 1er décembre 2021Les Douches la Galerie a le plaisir de participer à la nouvelle édition des Rencontres Photographiques du 10e , organisée par le Collectif Fetart et...En savoir plus
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Hervé Guibert, La mort propagande
Projection le 1er décembre 2021 1 décembre 2021Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le VIH / sida, la Mairie du 10e propose une projection en avant-première du documentaire...En savoir plus -
Hommage à Hervé Guibert
Débat à l a Fondation Henri Cartier-Bresson 7 décembre 2021À l’occasion de la sortie du documentaire Hervé Guibert, la mort propagande, la Fondation Henri Cartier-Bresson convie le réalisateur David Teboul et l’ancien rédacteur en...En savoir plus
Hervé Guibert, écrivain, a publié de nombreux romans, nouvelles, recueils d’articles et en parallèle à ses textes, il a photographié avec son petit Rollei 35 son univers, c’est-à-dire ses amis, ses amours, ses grand-tantes, des monstres désirables, ses lieux de vacances ou de voyage, son appartement et lui-même.
Très tôt, avant la parution de livres, il fait des séries nombreuses d’autoportraits mais qui sont restés à l’état de planches contact. Puis dès que son œuvre se construit, les autoportraits apparaissent et la ponctuent : autoportrait avec ses grand-tantes, « Moi » dans Le Seul visage, autoportrait seul dans sa chambre, dans son lit, dans le miroir. Interrogations, dévoilement de soi ?
Les deux dernières années de sa vie (à l’exception de deux Polaroïd), aucun autoportrait mais son film « La pudeur ou l’impudeur » n’est-il pas son dernier autoportrait ? Dans L’Image de soi ou l’injonction de son beau moment paru en 1988 aux Éditions Blake and Co, Hervé Guibert répond en quelque sorte à ces interrogations :
« Pourquoi diable n’en finit-on pas de faire le procès du narcissisme ? Comment un substantif charmant et grave a-t-il pu devenir si trivialement péjoratif ?
Les peintres qui durant toute l’histoire de leur activité, n’ont pas cessé de fouiller leur propre pomme, entre celles des autres, ne l’ont-ils fait que pour léguer une vaniteuse luisance, l’assurance flatteuse d’une admiration posthume ?
Ce qu’on dénigre comme narcissisme, n’est-il pas le moindre des intérêts qu’on doit se porter, pour accompagner son âme dans ses transformations ? »
A travers cette exposition de trente-cinq autoportraits, la galerie vous renvoie à cet univers si particulier.
N’oublions pas une petite touche d’autodérision finale qui peut le caractériser et qui s’exprime dans ce texte dit « Texte pour Arles » :
« Je garde toujours chez moi une bouteille de champagne et un rouleau de pellicule tri X au cas où je rencontrerais un joli garçon dans la rue, et qu’il ait la gentillesse de bien vouloir me suivre. Alors j’ouvrirais la bouteille de champagne, pour le faire boire, et j’armerais l’appareil, pour le photographier. Mais je ne rencontre jamais de joli garçon, ou bien ils ne sont pas assez gentils pour vouloir me suivre. Alors, certains soirs de morosité, je sirote seul le champagne, et pour peu qu’un rayon de soleil finissant vienne m’éblouir dans le miroir, la pellicule disponible est aussi bienveillante à mon égard que le vin pétillant : enclins à la même allégresse ou à la même tristesse. »